
Auteur d’un double meurtre en 2004, Romain Dupuy a été déclaré pénalement irresponsable et n’a jamais été jugé. Il est depuis hospitalisé dans une unité fermée sous contrainte. Sa mère raconte l’indifférence de la société et l’abandon des cas les plus lourds.
Alors que la santé mentale a été déclarée grande cause nationale en 2025 et que la parole sur le sujet se libère, le déni de la pathologie psychiatrique continue de peser sur les malades les plus sévèrement frappés. L’histoire de Romain Dupuy en témoigne. Il a tué deux soignantes à coups de couteau et décapité l’une d’elles, à l’hôpital psychiatrique de Pau dans la nuit du 17 au 18 décembre 2004. Irresponsable pénalement, Romain Dupuy n’a jamais été jugé. Enfermé à l’âge de 23 ans à l’unité pour malades dangereux (UMD) du centre de Cadillac (Gironde), où les séjours se doivent, en principe, d’être temporaires, Romain Dupuy vit toujours en unité fermée sous contrainte, au centre hospitalier psychiatrique Charles-Perrens à Bordeaux depuis 2023. Toutes ses demandes de sorties courtes en présence de sa famille lui sont refusées par les autorités. Son avocate, Me Hélène Lecat, dénonce « une perpétuité psychiatrique, une désespérante chronicité hospitalière, un contexte kafkaïen ». Sa mère, Marie-Claire Dupuy, revient pour « le Nouvel Obs » sur le parcours de son fils malade, aujourd’hui âgé de 44 ans. Elle raconte le combat qu’elle a mené pour qu’il soit pris en charge enfant, l’indifférence, le rejet et l’abandon qui ont fait le lit du drame, et aujourd’hui son enfermement pour unique horizon.
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« Une perpétuité psychiatrique, une désespérante chronicité hospitalière, un contexte kafkaïen ; le combat continue avec la prochaine audience devant le Juge des Libertés et de la Détention le 23/06/2025 »